Erika et Achim Ginsberg-Klemmt, SY
PANGAEA, Baie de Anaho
8º49,3'S 140º03,9'W, Nuku Hiva, Marquises
HAUT-COMMISSARIAT DE LA REPUBLIQUE
EN POLYNESIE FRANCAISE
D.R.C.L.
Monsieur Michel Jeanjean
B.P. 115 Papeete (Tahiti)
Anaho, le 24 Février 1999
Monsieur Jeanjean,
Nous avons l'honneur d'accuser réception de votre lettre du 9
Février 1999, qui précise votre interprétation actuelle de la
réglementation des "étrangers" en Polynésie
Française.
Nous vous signalons que tous citoyens de la Polynésie Française
sont considérés actuellement comme citoyens européens dans
tous les pays membres de la CEE, puisqu'ils ont tous le droit,
vous inclus, d'établissement sur le sol européen avec leur
nationalité française. Alors votre nomenclature des
"étrangers" pour les citoyens européens non-français
nous semble plus que anti-réciproque.
Vous déclarez dans votre lettre que nous sommes en infraction,
bien que nous suivons le règlement d'après la décision du
Tribunal Administratif de Papeete dans le cas de M. van Drunen.
Notre interprétation de la loi est, en effet, confirmé par la
documentation détaillée dont vous avez reçu une copie. Ce
n'était pas notre faute que notre gentille demande pour le visa,
daté du 19 novembre 1998, a été ignorée par le Chef Gendarme
de Hiva Oa, M. Pierre Cotiche, pour maintenant plusieurs mois.
D'ailleurs, votre insinuation que nous n'étions pas modeste dans
notre communication écrite et téléphonique est vague, sans
validité, et n'est qu'une déclaration arrogante sans fondation.
Nous n'avons jamais eu une communication téléphonique avec
vous! Toute notre communication a été par écrit, en lettre
recommandée.
Monsieur Jeanjean, votre lettre ne fait pas mention d'aucun des
points suivants:
1. Le 18 Janvier 1999 vous, Monsieur Jeanjean, avez promit à
M.Guy Rouzy, Maire de Hiva Oa, de nous envoyer une réponse par
fax à notre lettre du 19 Novembre 1998. M. Rouzy nous a permit
d'enregistrer cette conversation téléphonique sur vidéo. Votre
réponse n'est jamais arrivée. Le 19 Janvier 1999, un jour
après ma visite et votre conversation avec M. Rouzy, vous avez
envoyé un fax à la Gendarmerie de Hiva Oa. Nous avons demandé
dans notre lettre du 1 Février 1999 à Monsieur le Haut
Commissaire Jean Aribaud de nous vérifier le texte de ce fax,
parce que le Chef Gendarme M.Cotiche nous a refusé une
photocopie de l'original.
2. La décision de mercredi, 24 avril 1996 les sénateurs et le
gouvernement du territoire, ont supprimé l'obligation de
posséder un billet de retour ou de verser une caution de
rapatriement pour les voyageurs européens.
3. Le cas de M. van Drunen, décision du Tribunal Administratif
de Papeete du 26 Octobre 1993. Nous avons envoyé une copie de
cette décision pour vous avec notre lettre du 19 Novembre 1998.
On peut lire dans le jugement, que M. VAN DRUNEN, citoyen
néerlandais, était dispensé de l'obligation des visas aux
termes des accords internationaux liants la France aux pays
membres de la CEE. Par ailleurs, il est régulièrement entré en
Polynésie Française sans jamais avoir payé la "Caution de
Rapatriement". La nécessité du paiement de cette caution
n'était pas mentionnée .
Vous déclarez sur page 1 ligne 23-25 de votre lettre du 9
Février 1999, que: "Les touristes européens disposent
effectivement d'une franchise de visa de trois mois et peuvent
solliciter, un mois avant l'échéance, la prorogation de leur
séjour jusqu'à concurrence de six mois maximum."
Votre comportement est, depuis plus de cinq ans, clairement en
infraction avec la décision du Tribunal Administratif de Papeete
du 26 Octobre 1993 et aussi en infraction avec les lois
européennes! Le Tribunal Administratif a déjà décidé que les
traités et lois de la CEE étaient valables pour la Polynésie
Française en 1993. Et maintenant vous voulez nous faire croire
dans votre lettre, page 2 ligne 3-5, qu'ils n'appliquent pas en
1999 ?
Nous ne connaissons pas la punition pour un citoyen individuel
qui ignore le jugement d'un Tribunal Administratif et les lois
internationales pendant plus de cinq ans et nous avons maintenant
l'impression que le Haut-Commissariat de la République en
Polynésie Française est dispensé de l'obligation de suivre le
Tribunal Administratif et la loi.
M. van Drunen, étant marchand de souvenirs touristiques et
sculpteur à Hiva Oa, se trouve en compétition directe avec les
citoyens européens de la métropole Française et de la
Polynésie Française. Nous sommes heureux de voir que les lois
du marché commun étaient appliquées et respectées dans son
cas, mais nous sommes très inquiets de lire dans votre lettre
que vous n'avez pas du tout l'intention de continuer à naviguer
sur ce cap. Au contraire, votre lettre montre clairement votre
esprit anti-européen.
Pendant notre séjour à Hiva Oa ma femme et moi étions
demandés par la société Hapag-Lloyd de travailler comme
traducteurs et guides touristiques pour les bateaux de passagers
MS "EUROPA" et MS "COLUMBUS". Dans ces deux
cas nous avons observé, que plus de 200 personnes des différent
pays européen et non-européen débarquent chaque fois librement
sur le Territoire Français d'Outre Mer. La Gendarmerie n'a même
pas demandé de voir leurs passeports. Les passagers n'avaient
pas de "Billet de Retour" et personne est venu pour
demander le paiement d'une "Caution de Rapatriement".
Pourquoi?
A notre avis le droit de libre circulation et le droit de libre
établissement dans les pays membres de l' Union Européenne sont
les droits des citoyens et pas du tout des droits qui peuvent
être refusés par un "Territoire Français"
privilégié. Le fait que vous appliquez ces lois
discriminatoires contre quelques européens non-français nous
indique, que la Polynésie Française préfère peut-être de
sortir de la France, et aussi de l'Union Européenne? Pourquoi
pas? Les citoyens de la Polynésie Française méritent tout à
fait leur libre choix de voter pour ou contre une indépendance !
Par ailleurs, tous les citoyens européens méritent une
meilleure protection contre la gaspillage de leur argent
d'impôts par les profiteurs illégitimes en Polynésie
Française.
M. Jeanjean, il nous semble que vous aimerez bien accepter nos
subventions financières de la CEE, nos avantages économiques du
marché commun et aussi profiter de l' Euro, mais vous demandez
pour vous mêmes le privilège d'accepter ou de refuser les lois
de la CEE d'après votre désir personnel.
Pour vous spécifier nos intentions sur le Territoire Français
d'Outre Mer : Nous ne sommes pas dans la catégorie des
"Ressortissants Communautaires NON ACTIFS," qui ont des
ressources suffisantes pour séjourner sans y travailler. Ma
femme et moi sont au contraire des ressortissants communautaires
ACTIFS, comme le site Internet: http://www.trans-ocean.org
/Tahiti-bond indique. Nous avons l'intention de travailler dans
nos propres professions, indépendante et aussi sur le marché de
travail. Nous sommes Ingénieur d'Informatique et Consultant
d'Internet et naturellement nous sommes en compétition directe
avec les sociétés et citoyens français sur le marché commun
en Polynésie Française.
Non, nous ne sommes pas M. Marlon Brando qui a eu l'intention
d'acheter l'île entière. Nous n'avons pas l'intention
d'investir une grande somme d'argent et il nous semble très
étrange et unique dans la CEE, que votre Carte de Séjour est
liée avec un investissement financier ou des promesses
d'embauche.
Combien d'argent est-ce que vous demandez de nous pour obtenir
une Carte de Séjour? Est-ce que les prix sont différents selon
les pays d'origine des appliquants comme avec la Caution de
Rapatriement ?
Pour L'Allemagne 118200 CFP ?
Pour les USA 89000 CFP ?
Nous avons l'intention d'investir notre savoir faire et d'offrir
nos services sur le marché commun en Polynésie Française: Une
Maîtrise en Automatisation de
l' ISFATES en France et deux diplômes d'Ingénieur de la FHL et
de la HTW en Allemagne pour Achim et un double diplôme en
Français et Philosophie de l'Université de Berkeley en
Californie et la Sorbonne (Paris III) pour Erika. Par ailleurs,
nous sommes trilingues, Anglais/Français/Allemand, avec des
connaissances en Espagnol et en Danois. Nos C.V. détaillés ce
trouvent sur Internet: http://www.trans-ocean.org/PANGAEA
S'il vous plaît, veuillez trouver ci joint une copie de nos
ressources financières chez Citicorp et une copie du contrat
avec notre assurance médicale Victoria.
Monsieur Jeanjean, notre demande du 27 Janvier 1999 précise tout
à fait que nous avons l'intention d'obtenir nos Cartes de
Séjour pour 5 ans. Nous aimerons bien vous demander encore une
fois la prolongation de ma Carte de Séjour No. 5700007951 pour 5
ans ou de me fournir une nouvelle carte. Pour ma femme nous vous
prions de lui fournir une Carte de Séjour pour 5 ans en
Polynésie Française.
Entre-temps, nous quittons la République Française. Nous vous
prions de bien vouloir envoyer toute correspondance vers :
Erika et Achim Ginsberg-Klemmt
Bantschowstr. 2, 22391 Hambourg , Allemagne.
Nos salutations distinguées,
Erika Ginsberg-Klemmt, Journaliste
Achim Klemmt, Ingénieur
Cc: Monsieur le Procureur de la
République, Tribunal Administratif de Papeete
Cc: Herr Dr.Goldschmidt, Ambassade de la République Fédérale
d'Allemagne, Paris
- Une photocopie de nos passeports
- Une photocopie de nos tampons d'entrée
- Une photocopie du passeport de notre "navire
étranger"
- Une photocopie de l'attestation bancaire de CitiBank
- Une photocopie du contrat avec notre "couverture
sociale", Victoria